Du camp I au camp II.

Publié le par Ceux d'en haut

09/01/09:
Ce matin comme d'habitude il fait très beau. Comme nous avons prévu de faire notre premier portage au camp II, nous nous levons à 7h et partons à 9h20.
Le début est assez raide, Jean-Luc et Vincent font la trace dans la neige tombée la veille. Je les suis de près, Fred quant a lui est rapidement distancé.
Après quelques lacets un peu moins pentus, nous arrivons au col de l'Ameghino. La suite se raidie de nouveau jusqu'à une grande traversée ascendante qui permet d'accéder à une crête derrière laquelle se trouve le camp II.
Celui-ci se trouve au pied du Glacier des Polonais à 5850 m d'altitude. Nous arrivons à 13h30 alors que le sommet est déjà dans les nuages. Nous y montons la petite tente de Jean-Luc dans laquelle nous déversons le contenu de nos sacs.
Après quelques photos et un bon pique-nique constitué de jambon de montagne que nous avons emmené de France (attention c'est interdit) de pain et de fromage (acheté à Mendoza), nous attaquons la descente vers le camp I à 15h. On y arrivera vers 16H30 bien fatigué par notre portage.

Montée vers le col de l'Ameghino dans la neige.

Col de l'Ameghino (5380m) et au second plan l'Ameghino.
Vincent et Jean-Luc (gros sac rouge) dans les pentes au dessus du col.
Grande traversée qui permet d'accéder au camp II (5850m) derrière la crête.

La petite tente (dépôt de matériel) est montée au camp II.

10/01/09:
Aujourd'hui c'est une nouvelle journée d'acclimatation et de repos. On commence à avoir nos petites habitudes maintenant, on passe la journée à discuter, lire, écouter de la musique, manger, dormir ..... . Moi qui redoutais ces journées à ne rien faire, finalement je ne m'ennuie pas et commence même à apprécier ces journées d'acclimatation.


Tente au camp I.

Vue sur le grand replat entre le camp I et le camp de base.

11/01/09:
Ce matin lever à 7h15, après notre petit déjeuner habituel on démonte les tentes car nous changeons de "camping" et allons nous installer au camp II. Quelques secondes d'inattention et Fred et moi voyons notre tente s'envoler, traverser le camp et plonger dans la très raide pente sous le camp. Nous courrons à sa poursuite et avons la chance qu'elle s'accroche à un rocher une dizaine de mètres plus bas me laissant juste le temps de la saisir avant qu'elle ne poursuive sa descente. Plus de peur que de mal, on s'en tire avec une belle frayeur et quelques petits trous dans la toile. 
Nous partons un peu après 9h, comme hier Vincent et Jean-Luc font la marche en tête. Je les suis de prêt  et Fred ferme la marche.
Ce matin il fait très beau mais un fort vent fait considérablement baisser la température. Nous arrivons au camp II vers 13h et montons rapidement les tentes pour nous mettre à l'abri du vent qui forci régulièrement.
Fred quand à lui arrivera tranquillement vers 15h, fatigué et heureux d'en finir avec cette éprouvante journée.
Pas très loin des tentes il y a un petit lac gelé ou l'on puise de l'eau au fond d'un trou de glace entretenu tout au long de la journée (a grand coup de piolet) par les alpinistes venant s'approvisionner.
Le vent forci encore en fin d'après midi, le sommet se voile et il se met à neiger. Le vent va ainsi souffler toute la nuit avec régulièrement des rafales très violentes qui viennent secouer nos tentes. Mais nous sommes sereins, nous sommes bien acclimater et nous avons de très bonne tente, de la nourriture à profusion ce qui nous permet d'attendre quelques jours pour un bon créneau météo pour tenter le sommet.
Le problème avec ce vent c'est qu'il charrie de grande quantité de neige qui rentre partout dans l'auvent de la tente et même réussi à passer au travers des fermetures éclairs et à rentrer dans la tente intérieure. Avec ce vent impossible d'utiliser le réchaud dans l'auvent de la tente et c'est avec beaucoup de précaution que nous faisons chauffer l'eau dans la tente.
Utiliser ainsi le réchaud dans la tente est très dangereux pour deux raisons : la première est l'intoxication au CO2 dégagé par la combustion du gaz, il nous faut donc ouvrir un peu les aérations malgré la neige pour que cela fasse un renouvelement d'air dans la tente, le second risque est de renverser le réchaud et de mettre le feu à la tente ce qui serait terrible vu les conditions qui règne à l'extérieur.
Nous mangerons ce soir pour la première fois de l'expé des lyophilisés. A 20h00 nous sommes tous bien au chaud dans nos duvets.

Jean-Luc au dessus du col de l'Ameghino.
Vincent et Jean-Luc.

Même dans la tente j'ai besoin des lunettes car la luminosité est importante.

Tempête de vent au camp II.

12/01/09:
Le vent à souffler toute la nuit et ce matin il est encore très fort. Il fait -14°C, la toile intérieure de la tente est couverte de givre et il neige dans la tente dès qu'on la touche. Le duvet est couvert de la glace qui s'est formé grâce à l'humidité que notre corps dégage durant la nuit et qui gèle à la surface du duvet au contact de l'air froid. Dans ces conditions le réveil est assez difficile et il me faudra pas mal de temps pour sortir du duvet.
Heureusement le soleil va rapidement venir nous réchauffer et faire monter la température dans la tente. Le problème c'est que maintenant le givre fond et il pleut dans la tente. Tout rentrera dans l'ordre au cour de la journée, le vent se calme, le soleil brille ce qui nous permet de tout sécher.
Après cette terrible nuit, personne ne partira du camp II ce matin pour tenter le sommet. En fin de mâtinée je pars faire un tour au pied du glacier pour voir de plus près les conditions de celui-ci. Par endroit je m'enfonce de 20cm dans la neige, il semble y avoir de grosse accumulation de neige sur certaine partie du glacier. Au retour à la tente ma décision est prise, je ne ferai pas de tentative par le glacier qui me semble trop dangereux. Demain je partirai avec Fred pour la Falso Polacos.
Ce midi comme le vent est bien tombé, nous faisons la cuisine dehors. Au menu, soupe, pâte au thon avec de la sauce tomate et une petite tisane ou un chocolat pour finir.
En fin d'après midi, on fait un petit briefing pour discuter de la journée de demain. Comme tous les soirs, on consulte les nombreux messages d'encouragement et les prévisions météo de Pascal sur le téléphone satellite. Les prévisions pour demain ont un peu changé, elles ne sont plus aussi bonnes qu'hier. Pascal nous annonce 30-40 km/h de vent pour demain, par contre pas de nuage. Je fais part aux autres de ma décision de partir avec Fred pour la Falso Polacos demain matin, Jean-luc et Vincent eux décident de faire une tentative par le glacier. On annonce tout cela à Julie (la femme de Fred) au court du compte rendu qu'on lui fait tous les deux jours pour quelle puisse alimenter le blog.
Après un bon repas de semoule de couscous, sardine au citron précédé d'une soupe et suivi de quelques grosses cuillières de dulche de leche, nous nous glissons dans nos duvets en pensant à la rude journée qui nous attend demain. 

Notre cuisine dans l'auvent de la tente.

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